Le Banc du Luxembourg
Les feuilles mortes crissaient sous les pas d'Élise alors qu'elle traversait le Jardin du Luxembourg. L'air était vif, un parfum de pluie imminente flottait dans l'atmosphère. Elle s'installa sur un banc de pierre, songeant à la dissertation ardue qui l'attendait. Soudain, un bruissement de pages la sortit de ses pensées. À l'autre bout du banc, un jeune homme lisait, absorbé par son livre.
Il avait des cheveux bruns bouclés et un profil grec. Un rayon de soleil perçant les nuages illumina un instant son visage, révélant des yeux d'un bleu profond. Élise sentit son cœur battre plus vite. Elle essaya de se concentrer sur ses notes, mais son regard était irrésistiblement attiré par le lecteur inconnu.
Finalement, il leva les yeux. Leurs regards se croisèrent. Un sourire timide illumina le visage du jeune homme. « Victor », dit-il, refermant son livre. « Élise », répondit-elle, un peu intimidée.
Ils parlèrent pendant des heures, de littérature, de musique, de leurs rêves. Le temps sembla suspendu. La pluie commença à tomber, fine d'abord, puis de plus en plus forte. Ils restèrent assis, abrités sous les arbres, leurs conversations se faisant plus intimes, leurs rires plus complices.
Quand la pluie cessa enfin, le soleil couchant peignait le ciel de couleurs chaudes. Victor proposa à Élise de l'accompagner prendre un café. Ils marchèrent côte à côte, leurs épaules se frôlant parfois. Dans le petit café chaleureux, ils continuèrent leur conversation, leurs yeux brillants d'une étincelle nouvelle.
À la fin de la soirée, devant la porte d'Élise, Victor hésita un instant, puis lui prit doucement la main. « J'aimerais beaucoup te revoir, Élise. »
Élise sentit ses joues rosir. « Moi aussi, Victor. »